Le voyage commence avant même d’avoir touché terre. Au départ de votre région, l’itinéraire se dessine doucement, ponctué d’un déjeuner en chemin, avant d’atteindre Marseille. Là, sur le port, un nouveau rythme s’installe : celui de la traversée. Le ferry de la Méridionale vous attend, prêt à vous emporter vers une île pas comme les autres. Le soir tombe sur la Méditerranée. Vous quittez le continent, installé dans votre cabine confortable, bercé par le roulis et les lumières du large. Le dîner servi à bord est votre premier goût d’évasion. La nuit en mer, paisible et silencieuse, vous glisse doucement vers la promesse de paysages nouveaux.
À l’aube, les reliefs corses se dessinent à l’horizon. L’île surgit, toute en verticalité et en mystère. Très vite, la route serpente vers l’intérieur des terres, jusqu’aux forêts denses de Zipitoli, où commence une expérience singulière : le train du Maquis vous transporte à flanc de montagne jusqu’à la crête de Sardaja. Là-haut, le panorama s’ouvre en grand. Une balade sous les châtaigniers s’improvise, mêlant l’air frais des hauteurs, le craquement des feuilles sous les pas et l’odeur du maquis. C’est un moment de connexion pure avec la nature, avec cette Corse intérieure, indomptée, presque secrète. Le déjeuner pris en chemin prolonge la magie. Puis vient Porticcio, votre refuge pour les jours à venir. L’hôtel club Marina Viva* vous accueille dans un écrin de nature : dix hectares de pins, de mimosas, d’eucalyptus et de palmiers, les pieds dans l’eau, face à la baie immense. Une première soirée bercée par la douceur marine, et déjà l’impression d’être loin, vraiment loin.
Au fil des jours, l’île se révèle dans toute sa splendeur. La route vous entraîne vers le sud, en passant par Sartène, authentique et minérale, puis Roccapina, où le célèbre lion de pierre veille sur les criques sauvages. Et soudain, surgit Bonifacio. Perchée sur ses falaises blanches, elle défie la mer avec audace. Ses maisons semblent flotter au-dessus du vide, ses ruelles résonnent des récits de marins et de conquérants. Une promenade en mer, si la météo le permet, vous offre un autre regard sur ce chef-d’œuvre naturel et architectural. La visite se poursuit à bord du petit train touristique, entre panorama vertigineux et charme médiéval.
Puis c’est au tour du cœur battant de la Corse de s’ouvrir à vous. Corte, ancienne capitale, fièrement juchée sur son nid d’aigle, domine les vallées. Avant d’y parvenir, la route traverse la forêt de Vizzavona, véritable cathédrale de verdure. À Corte, le petit train vous conduit dans les ruelles étroites jusqu’à la citadelle, d’où le regard embrasse toute la montagne corse. C’est une plongée dans l’histoire d’un peuple libre et résistant, une immersion dans l’âme même de l’île.
Mais la Corse ne serait pas ce qu’elle est sans ses paysages côtiers à couper le souffle. Direction l’ouest sauvage, en passant par Cargèse, étonnante cité à l’héritage grec, avec ses deux églises face à face. Puis viennent les calanques de Piana : chefs-d’œuvre géologiques de granit rouge, sculptées par le vent et le temps, plongeant dans une mer d’un bleu profond. Vous déjeunez à Porto, au creux d’une baie majestueuse, avant de remonter à travers les gorges de la Spélunca, traverser Evisa et franchir le col de Sevi. À chaque virage, un nouveau décor, une nouvelle émotion.
Et enfin, Ajaccio. La cité impériale, lumineuse, vivante, attachante. Vous en explorez les trésors : la cathédrale où fut baptisé Napoléon, la place du Diamant, la rue Fesch et son atmosphère méridionale, le port et ses reflets d’or. Puis vous partez jusqu’à la Parata, où la vue sur les îles Sanguinaires vous arrache un soupir : ici, la nature flirte avec le sublime. C’est l’image que vous emporterez avec vous.
Le voyage touche à sa fin, mais l’empreinte, elle, reste. À bord du ferry du retour, vous revivez en silence les instants précieux, bercé par les souvenirs. Le matin venu, Marseille vous retrouve, comme un point final au récit.